Aujourd'hui je...balance!

Lundi 23 janvier, ils sont quelques centaines de mauriciens a attendre impatiemment les révélations chocs de l’émission Enquête Exclusive diffusée sur la chaine M6. La publicité précédant l’émission et diffusée en boucle a des heures de pointes promettaient une jolie brochettes de vérités les une plus choquantes que les autres; les images défilent a une vitesse raisonnable, juste le temps pour les téléspectateurs de saliver sur "les secrets de l’île Maurice". Tout y est; une vue paradisiaque de nos plages, la "night life" dans un club branché, les bidonvilles, le chômage, la drogue, l'exploitation de main d'oeuvre étrangère entre autres. Cependant, si la démarche se doit d’être saluer et la soif de vérité encourager, ces "évidences" pour beaucoup de mauriciens furent démontrer par M6 de façon assez arbitraires, voire discriminatoires et stéréotypées.


L’émission est ainsi divisée en plusieurs partie distincte l'une de l'autre; d'un coté les blancs (descendants de colons), riches à souhait et contrôlant l’économie, de l'autres les créoles qui sont pour la plupart toxicomane, trafiquant ou instituteurs sauf pour Lise Coindreau qui a pu s'en sortir et faire fortune dans l'immobilier. La majeur partie de la population s'est quand à elle accaparée du pouvoir politique tout en s'adonnant a divers rituels et fêtes traditionnel dont sont friands les touristes comme nous l'indique le reportage. Cependant au delà de ces stéréotypes, M6 s'est permit de donner un petit coup de pouce par exemple a ce restaurateur français qui avoue face à la camera avoir du mal a faire décoller son entreprise ou encore ce nouveau produit des frères industriel Guimbeau qui a été plus que visible par les millions de téléspectateurs que compte la chaîne. Même son de cloche du coté de la marraine de Flic e Flac actuellement à la recherche de potentiels partenaires en affaire pour son projet de centre commercial.

Pour rappel, Enquête Exclusive, est un magazine qui traîne une assez lourde réputation d’émission qui fait dans le sensationnel. Récompensé en 2011 par le Gérard* du monomaniaque "Sexe, drogues, alcool, viols, meurtres, sodomie sur personnes âgées : enquête sans concession dans la filière roumaine", c'est dans cette même lignée éditoriale que le reportage M6 a été construit. L’émission a donc été a la hauteur de sa réputation et les téléspectateurs n'auraient pas du être choquer de par le journalisme approximatif, les informations réchauffées, les cliches, le manque d’éthique et le sensationnalisme. Ainsi, les Gimbeau, descendants de colons, sont présentés des les premiers plans comme une famille uni et croyante qui malgré leur agenda charger se font un devoir de passer le maximum de temps possible en famille. Alors que Lise Coindreau, femme créole nous donne un aperçu de ses goûts de luxe, ses quelques 700 paires de chaussures, ses clubs qu'elle crée par ennuie, son assistante, coiffeuse et chauffeur personnel.

*Les Gérard de la télévision, c'est une cérémonie satirique qui récompense les plus mauvais programmes et animateurs de la télévision française.


Autre bémol, notre pays quoi que loin d’être parfait est décrit comme une société d’arriérés grâce non seulement a notre "cinéma qui date des années 80" mais surtout aux prouesses de nos forces de l'ordre devant la camera face au fléau de la drogue. Il est bien de souligner que l’émission a mit l'accent sur le fait que ce sont les consommateurs et petits trafiquant qui sont arrêtés pendant que les "véritables Pablo Escobar" sévissent toujours. Nous avons pu le constater quand les membres d'un unité anti-drogue ont déployée toutes leurs capacités physique devant les cameras pour épingler un "gros trafiquant" qui tenait a peine debout. Ce passage de l’émission manquait cruellement d’éthique et de neutralité tout en étant truffé de généralisations. Ainsi, les "sources" des journalistes pouvait facilement être identifier, et si Franco Edouard dit Pablo Escobar a été reconnu par ses pairs, quel qu'ils soit c’était tout simplement du au maladresses d'M6. Les producteurs et journalistes de l’émission se devait donc de prendre le maximum de précautions afin de protéger l’identité de leur interlocuteur quel qu'il soit simplement par pure éthique journalistique.  Hushna Ramjanally, journaliste nous ammene a nous poser ces questions "Si l’équipe de M6 avait eu affaire à un interlocuteur Français, se présentant comme le caïd d’un quartier quelconque d’une ville Française, cet homme aurait-il eu droit au même traitement que notre “Pablo Escobar” local? Est-ce que l’équipe du reportage aurait pris le risque de filmer l’intérieur du véhicule de son interlocuteur, sachant que ces images seraient vues par ceux qui le connaissent et qu’ils seraient amenés à le reconnaître via ces éléments ? L’équipe aurait-elle pris le risque de tourner des images de son interlocuteur se vantant d’être le “parrain” du coin dans les quartiers mêmes où il est susceptible d’être reconnu autant par les autorités, les consommateurs, et surtout ses rivaux ?"


Ainsi ce reportage a laissé un gout aigre doux dans le palais des mauriciens qui pour certains ont été choquer d'apprendre de telles choses sur leurs propre pays, pendant que d'autre n'ont pas apprit grand chose. Force est de constater que dans les deux cas de figure, les réactions sont mitigé mais aussi graves, ainsi ceux qui n'ont pas été choqué plus que cela devait donc s'attendre a pire, et se délecte donc du rabaissement des horreurs de leur pays par une chaîne étrangère, pendant que les autres qui vivaient dans une parfaite petite bulle ont constater que notre image est loin de celles des cartes postales. Ce n'est pas la première fois que l'on nous met face nous téléspectateur aux maux de notre societe. "Paradi en dey" avait fait couler beaucoup d'encre a sa sortie mais n'a bien sur pas reçu la même couverture médiatique ou le même accueil par nos gouvernants et par la population elle même. Même constant pour la conditions des travailleurs étrangers, moult dossiers constant et études on été réalisé par le syndicaliste Faizal Ali Beegun et même son de cloche du coté de Flic en Flac ou il a fallut l'intervention d'une émission étrangère pour que le ministère de l'environnement sorte de son hibernation et constate une pollution sonore du coté du Shotz. Nous serions donc amener a penser que tout ce qui est étranger est meilleur que ce qui est fabriqué sur notre marché local?




Comments

  1. Bel article. :)
    J'apprécie beaucoup ton point de vue sur le sujet.
    - Helena

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  2. Merci beaucoup, d'avoir prit la peine de le lire, et d'y laisser un commentaire :)

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