Aujourd'hui je...continue de fêter mon anniversaire!

Il y a exactement vingt et un an et un jour que je suis née. 




En ce 17 octobre 1990, une minuscule déesse grecque sortie toute armée de la tête de son père a poussé son premier cri strident dans ce vilain monde qu'elle voyait a peine. La tête remplie de rêves, de magie, d'images, de mots et de musique, la minuscule créature se fraya un chemin dans ce monde de brutes anormalement grand! Elle eut une enfance heureuse et surtout normale. A l'âge de cinq ans elle découvrit que le père Noël n'existait pas et cela ne l'affecta pas plus que cela. Elle grandit toute seule, en étant toutefois entourée d'une ribambelle d'amis imaginaires. Ceux la, l'accompagnaient chaque jour et l'aidaient à combler un vide, une absence, et des petites attentions qui se faisaient de plus en plus rare. Comme toutes les petites filles de son âge elle vénérait Barbie et comme toutes les petites mauriciennes ayant grandies avec cette pétasse blonde comme modèle de perfection, elle adorait tout ce qui était blond aux yeux bleus (surtout au masculin!). 




Cependant plus elle grandissait, plus elle faisait preuve d'un sens de l'observation très affiné et d'une curiosité malsaine, résultat de la production  à la chaîne des ragots à Maurice. Elle voulait donc tout savoir, tout comprendre et lire les encyclopédies devint rapidement l'un de ces passe-temps favoris, comme le karaoké! Elle aimait d’ailleurs beaucoup chanter, et papy mamie s’émerveillaient quand elle se mettait à chanter en anglais alors que la petite ne comprenait pas un traître mot de ce qu'elle disait tout en inventant mots et paroles! Son enfance fut donc tout ce qu'il y a de plus normal.

L'adolescence de la petite déesse a était une toute autre paire de manches. Mouvementée, violente, passionnée haineuse, incomprise, seule, différente, originale, souffre douleur, tête de turc, effrontée, audacieuse, salope, extrémiste Telles sont les adjectifs qui résument cette période mauve et noire de sa vie. Au collège elle apprit le sens de l’amitié, de la solidarité, de la futilité des apparences entre autres. Bonjour complexes et crise d’adolescence aiguë! Bonjour esprit rebelle à deux balles! Parce que les ados c'est au courant de tout, sa sait déjà tout, sa adore avoir raison, insister, se lancer dans des débats débiles pour justifier le moindre poil pubère. Et pourtant, son adolescence à elle n’était pas constamment merdique; autodestruction, addiction et pulsion étaient les maîtres mots, et elle se contenter de vivre...pleinement. Chaque éclat de rire, chaque déchirement chaque coup de poignard, chaque claque, chaque preuve d'amour, chaque vague de nostalgie, chaque regret, chaque élan de tendresse se ressentait comme du chocolat chaud déversé sur tous les membres de son corps. Comme ce sentiment de liberté que lui a apporté son premier amour. Celui qui rend conne et aveugle. Celui qui pousse à agir de façon insensée, qui fait sourire bêtement et qui fait parler avec une voix de bébé (mais sa, ce sera un autre article! aaah amour quand tu nous tiens!)



Aujourd’hui la créature que je suis traîne derrière elle vingt et une piges et bientôt deux jours. J'apprends chaque jour à me connaitre, à essayer de m’apprécier pour ce que je suis. Mes complexes et mes peurs d'enfants sont toujours les mêmes mais j'ai appris à vivre avec. Je me suis fait de vrais amis, qui se sont frayé un chemin dans ma toute petite bulle. Mais c'est toute seule que j'essaie chaque jour d'affronter la réalité de ma petite vie cousue et décousue en illusion et en désillusion. Contrairement a ce que pouvait penser Laurie, à vingt ans on est loin d’être invincible. A vingt ans l'on perd son innocence, l'on fait souvent des choses sans se respecter soi même, l'on fait fi de ses principes et en y réfléchissant l'on regrette d’être si sale, si jeune! A vingt ans on se rend compte de la méchanceté des hommes, on ouvre les yeux en souhaitant être heureux comme on l’était à quinze ou cinq ans. On se morfond souvent, on s’apitoie, on se plait à être seule et on fait la connaissance de cet étranger qui se prénomme responsabilité.

Vous vous dites surement "eeeeh merde encore un article pessimiste tout cela a cause d'une putain de date!" eh bien non, le 17 octobre est un jour heureux, puisque le 17 octobre 1990 j'ai hurlé pour la première fois et je continuerais de hurler; mes joies, mes peines, mes pensées. Ma naissance me donne ce droit et j'ai décidé de la fêter, de me fêter toute la semaine avec ceux qui font que ma petite vie normale vaut la peine d’être vécue...Aujourd'hui 18 octobre...je continue de fêter mon anniversaire :)




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